Fédération liégeoise du PS

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A Liège, les socialistes sont d’abord assez divisés. Seules deux associations ouvrières de la région participe au congrès constitutif du POB en 1885, l’Union Démocratique, groupe politique né d’un rassemblement de socialistes et de libéraux progressistes et qui compte assez peu d’adhérents et l’Union des Mineurs d’Ougrée. La première devient la section liégeoise du parti pour l’arrondissement. Ce sont surtout les Coopératives qui alors constituent le plus gros contingent du mouvement socialiste liégeois avant d’être supplanté par les organisations syndicales.

La grève générale de 1886 pour le suffrage universel, partie de Liège, y fit plusieurs morts. Bien que cela soit encore interdit, les socialistes liégeois fêtent leur premier 1er mai en 1890. En 1891, les diverses sociétés socialistes de la région liégeoise parviennent enfin à se regrouper sous l’égide du POB. La même année, une grève générale éclate chez les mineurs. Les premières élections législatives sur base du votre plural permettent l’élection de six députés socialistes liégeois dont Célestin Demblon moyennant alliance avec les libéraux progressistes et une majorité aux élections provinciales. Au sein de la Fédération liégeoise du POB en particulier, de nouvelles dissensions ont lieu avec les anarchistes, encore assez nombreux, qui mèneront à l’exclusion de leur meneur Lucien Hénault.

L’échec électoral aux législatives de 1912 malgré une alliance avec les libéraux et donc de l’instauration du suffrage universel provoque de nouveaux troubles dont la fusillade de la gendarmerie devant la Maison du Peuple de Liège La Populaire, siège de la Fédération liégeoise du POB, qui fit quatre morts. Avec les réformes sociales et l’obtention du suffrage universel par le gouvernement d’union sociale dans l’entre-deux-guerres la Fédération liégeoise du POB double son nombre de membres pour devenir à partir de 1920 presque sans discontinuité la plus importante des Fédérations du POB. Avec la possibilité pour les femmes d’être élues, six d’entre elles sont élues conseillère communale au sein de la Fédération liégeoise du POB. En 1925, la Fédération liégeoise du POB obtient pour la première fois un ministre en la personne d’Alfred Laboulle – aux Travaux publics – bien son passage fut bref. En 1929, une première femme devient député en la personne de la liégeoise Lucie Dejardin, qui sera réélue en 1932.

La Fédération liégeoise sera au premier plan pour imposer l’idée du fédéralisme au sein d’abord du parti dans un optique d’avancées sociales et de redressement de l’économie. Le premier congrès des socialistes wallons est même organisé à Liège. A la dissolution du parti par son Président collaborateur Henri De Man, les socialistes liégeois se réorganisent, plus rapidement qu’ailleurs, et ce à partir de la création clandestine d’un nouveau journal Le Monde du Travail. La question royale déclencha une grève générale avec malheureusement la mort de quatre manifestants à Grâce-Berleur. Elle permet en tout cas de renouer les liens avec le syndicat, les mutualités et l’Union Coopérative devenus indépendants depuis la Seconde Guerre mondiale sous le nom d’Action Commune. Il en est de même de la deuxième guerre scolaire et de la contestation de loi unique (mesures d’austérité) qui conduira à Liège de nouveau au décès de trois personnes.

La Fédération liégeoise du PS connut plusieurs dissensions internes, en particulier celle entre Coolsiens issus de la périphérie liégeoise comme André Cools (Gaston Onkelinx…) et le groupe Perron axé comme son nom l’indique sur Liège-centre (Jean-Maurice Dehousse, José Happart…), dissension à laquelle l’assassinat de Cools en 1991 ne mit pas pour autant fin. Plus récemment, ce fut entre le clan du Ministre et Bourgmestre d’Ans Michel Daerden et le « club des cinq » formé par le Bourgmestre de Liège Willy Demeyer, celui faisant fonction d’Ans Stéphane Moreau, le Député et Bourgmestre de Seraing Alain Mathot, le Président du collège de la Province de Liège André Gilles et le Vice-Président et le Ministre Jean-Claude Marcourt.

Par ailleurs, le PS liégeois contribua à développer un puissant réseau d’intercommunales. Comme toutes les Fédérations du PS, la Fédération liégeoise est organisée par ordre de grandeur de représentation autour du congrès/assemblée fédéral(e) puis du Comité fédéral et de l’Exécutif puis, pour la gestion journalière, du Président et Secrétaire fédéral. Les Fédérations du PS chapeautent les Unions socialistes communales qui ont droit chacune à des Délégués au sein de l’Assemblée fédérale tandis que l’AG élit des représentants au sein du Conseil et ainsi de suite. Au sein de la fédération liégeoise uniquement, les USC sont parfois subdivisées en sections qui correspondent aux communes d’avant fusion et à la section de Liège-ville est elle-même subdivisées en ligues (quartiers). Les USC sont regroupées en canton et certains cantons en district.
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