Avant 1887, la législation du travail est quasiment inexistante, les ouvriers ne bénéficient donc d’aucune protection en cas de maladie, d’accident du travail où en vieillissant. De plus, l’analphabétisme est généralisé et l’instruction non obligatoire. Face à se constat, quelques mouvements de solidarité s’organisent, principalement des caisses de solidarité qui se concentrent sur la défense des salaires.
Dans les années 1880, une grave dépression économique mondiale provoque l’appauvrissement de la classe ouvrière, ce qui pousse à l’activité syndicale. C’est dans ce contexte que nait le Parti ouvrier belge (POB), en 1885, et, à la même époque, que plusieurs grèves s’organisent dans le pays. Des troubles apparaissent, certains particulièrement violents comme à Roux (Charleroi). Suite à ces évènements, des réformes sont mises en place : abolition de travail en-dessous de 12 ans et limitation du travail pour les femmes de moins de 21 ans dans les mines. En 1886, les métallurgistes sont les premiers à s’organiser en Fédération nationale. Deux ans plus tard, les mineurs et les ouvriers de la pierre et du plâtre suivent cette impulsion.
En 1898, le POB fonde la Commission syndicale de Belgique pour unifier sous la bannière socialiste de nombreuses organisations ouvrières. A l’origine, il s’agit d’une simple section du Conseil général du Parti.
Des regroupements s’opèrent progressivement dans d’autres secteurs. Ainsi nait, en 1909, la Fédération nationale de l’alimentation et du bâtiment puis, en 1912, les Centrales du bois et de la chaussure.
En 1916, les représentants des organisations syndicales de la Province de Liège se réunissent pour constituer le premier Bureau exécutif de la Fédération générale des syndicats de la Province de Liège (FGS). Son président et son secrétaire sont envoyés au Comité fédéral de la Fédération liégeoise du POB. Les membres de la FGS sont d’ailleurs automatiquement affiliés au Parti…
Après la Première Guerre mondiale, on craint l’influence de la révolution russe en Occident, ce qui fait décoller l’action syndicale et renforce la législation sociale. C’est ainsi que sont votés le suffrage universel (1919), la journée de huit heures (1921) et le droit de grève (1921). Des avancées qui dopent l’affiliation au syndicat.
Après la grande crise de 1929, il faut attendre 1935 pour voir l’économie se redresser. Les travailleurs se mettent alors en grève pour réclamer la hausse des salaires, les congés payés et la semaine de quarante heures. En 1937, les statuts de la Commission syndicale sont revus et elle cède sa place à la Confédération générale du travail (CGTB).
Sous l’occupation, plusieurs organisations syndicales voient le jour (CBSU, MSU, SGUSP…). La CGTP fusionne avec celles-ci, en 1945, pour devenir la Fédération Générale du travail de Belgique (FGTB).
Plus tard, la FGTB est particulièrement mobilisée lors de la grève générale de l'hiver 1960-1961, époque où André Renard était à sa tête. Progressivement, la FGTB devient un incontournable de la concertation sociale.
Suite à la réforme de l’état, en 1978, ses structures sont modifiées et elle se scinde en trois interrégionales : wallonne (IW), bruxelloise (IRB) et flamande (VLIG).
Dans les années 1990, la mutation de l’économie pousse la FGTB à s’intéresser aux petites et moyennes entreprises – connues pour être relativement fermées au syndicalisme. En 1997, le Bureau des femmes est créé pour défendre leurs intérêts.
La mondialisation et l’unification européenne amènent la FGTB à passer au plan international. Ainsi, elle intègre la Confédération syndicale internationale (CSI) et contribue à la fondation de la Confédération européenne des syndicats (CES).
De nos jours, la FGTB s’articule autour de 6 centrales professionnelles, en fonction du secteur d’activité, de 3 interrégionales, selon la structure fédérale de l’Etat belge, et de 16 régionales, qui regroupent les affilié.e.s par zone géographique.