Union Coopérative

Corporation, 88397
L’Union coopérative naît d’un constat : au début du XXe siècle, les sociétés coopératives locales sont nombreuses, ne couvrent généralement que le territoire d’une commune et comptent peu de membres. Ceci induit un morcellement des territoires et parfois de la concurrence.

Si, dès 1901, La Fédération des sociétés coopératives[1] demande à la Fédération liégeoise du Parti ouvrier belge de ne plus admettre dans le parti plus de deux sociétés pour une même localité, c’est seulement en 1913 que les Coopérateurs du Pays de Liège se réunissent pour examiner la possibilité de créer l’Office coopératif et les moyens de concentrer les sociétés.

Et c’est finalement en 1914, poussée par les difficultés d’approvisionnement causées par la guerre, que la centralisation se met en place. 

En 1915, l’Union coopérative du Pays de Liège est constituée dans le but de satisfaire aux besoins matériels des coopératives de la Province de Liège. Celle-ci fonctionnant bien, en 1918, l’Union coopérative est constituée. Cette dernière regroupe les coopératives des arrondissements de Liège, Huy, Waremme, Verviers, ainsi que quelques-unes des Provinces de Luxembourg et du Limbourg. Le travail de fusion continue ensuite jusqu’en 1921 où toutes les coopératives de la Province de Liège sont fusionnées dans L’UC auxquelles s’ajoutent des coopératives de Namur, du Brabant et même d’Anvers (dans ce dernier cas, l’alliance se termine en 1924 à cause de l’éloignement géographique).

L’essentiel des activités de l’UC est commerciale (gestion de magasins), mais elles touchent aussi à la production (boulangerie, boucherie, confection...). Si la vocation première des UC est l’émancipation économique des travailleurs, elle est aussi politique, culturelle et sociale. C’est ainsi qu’une part des bénéfices est dédiée à la propagande socialiste. Dans ce but, entre 1918 et 1940, l’UC offre automatiquement la cotisation au POB à chacun de ses membres. L'UC participe aussi aux actions du POB comme les festivités du 1er mai, les anniversaires, les campagnes électorales, l’aide pendant la Guerre d’Espagne (récolte de vivre et... transport clandestin d’armes !), etc.

Du point de vue culturel, l’Union subsidie les Comités régionaux d’éducation ouvrière (CREO) et paie les frais d’inscription à l’Ecole ouvrière supérieure de ses membres. Elle crée et gère aussi les Maisons du Peuple et y organise des expositions, des fêtes, des conférences... Cette vie associative contribue à l’émancipation de la classe ouvrière.

Quant au social, l’UC propose à ses membres les plus actifs des œuvres de solidarité comme un fonds de secours, des caisses layettes et veuves, une caisse d’épargne...

Enfin, en 1924-25, l’Union coopérative crée la Guilde des coopératrices. Celle-ci permet aux épouses de coopérateurs, au même titre qu’eux, de souscrire au capital de l’UC et de participer aux travaux de l’assemblée locale et d’y être élues administratrices. 

Après la Seconde Guerre mondiale, les coopératives ressortent matériellement appauvrie. Les effets de la mondialisation, l’individualisme croissant, sans compter l’affaiblissement de l’Action commune dû à la volonté d’indépendance des différentes branches du mouvement ouvrier vont finir par provoquer la disparition de nombreuses coopératives ouvrières dans les années 1970-80.
 
[1] En 1935, la Fédération des Sociétés coopératives belges et l’Office coopératif belge fusionnent pour former la « Société générale coopérative » (SGC) avant de devenir, en 1971, l’asbl « Fédération belge des coopératives » (FEBECOOP)
Loading...